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Présentation du compressiomètre.
Un compressiomètre permet de diagnostiquer l'état d'un moteur thermique par une comparaison logique des mesures.
Par exemple:
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Une compression trop élevée sur un cylindre indique une calotte de piston calaminée.
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Une compression trop élevée sur tous les cylindres un calaminage général ou une culasse rectifiée lors d'un changement de joint de culasse.
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Une compression faible entre deux cylindres adjacents un problème de joint de culasse.
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Une compression faible sur un cylindre un problème de segmentation ou de soupape. Dans ce cas là, il suffit de mettre une cuillère à café d'huile moteur dans la chambre de combustion. Après une autre mesure, si la compression est bonne, c'est que la segmentation est cuite (l'huile a rendu son étanchéité à la segmentation), sinon les soupapes sont en cause.
Voir la notice en français du compressiomètre Mityvac.
Il existe plusieurs types de compressiomètres. Certains à tube de Bourdon, d'autres numériques, comme le Mityvac MV5532, pour moteur à essence (20 bars maxi de mesure). C'est très précis, ça garde en mémoire les mesures de compression maxi jusqu'à 12 cylindres... j'irai pas jusque-là.
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Le Mityvac est livré avec tous les adaptateurs, pour couvrir le maximum de type de filetages de bougies.
Il y a même un dispositif pour mettre les cylindres sous pression à l'aide d'air comprimé, pour pouvoir retirer les coupelles et ressort des soupapes, dans le cas de changement des joints de soupapes... sans déculasser.
Si les 4 soupapes sont fermées, la pression maintient les soupapes sur leur siège le temps de l'intervention.
Faut bien sûr disposer d'un type d'outil comme celui ci-contre pour déposer les ressorts... mais qui ne soit pas fixé sur le puits de bougie... ( ce type d'outils prend la place du flexible du compressiomètre). Je suis sûr qu'avec un peu d'idée... |
Inhibition de l'injection Motronic.
On ne peut pas prendre une compression moteur avec l'allumage et l'injection d'essence en fonction. Déjà pour des raisons de sécurité, l'allumage électronique d'un véhicule moderne est très puissant, donc mortel. Et on doit couper l'alimentation en essence du moteur, pour ne pas répandre des gaz inflammables autour de la moto, et dans le compressiomètre, pour des raisons évidentes de risques d'incendie et de protection du matériel de mesure.
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Donc on va retirer le fusible n°4 qui alimente tout le système Motronic, et on va contrôler une fois pour toute que l'allumage et l'alimentation moteur soient bien coupés par ce fusible.
On coupe l'allumage non seulement pour éviter de s'en prendre une toute grosse (de châtaigne), mais aussi parce qu'on ne laisse pas des antiparasites comme ça en l'air, pendant que l'allumage essayes de faire une belle étincelle... ça peux claquer l'étage haute tension de la bobine d'allumage. En effet, quant on envoie de l'énergie dans la bobine d'allumage, faut qu'elle passe quelque part. Si c'est pas dans une étincelle, l'énergie va faire monter en surtension la bobine d'allumage, qui peux claquer.
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Avec ce type d'allumage à un bobine pour deux bougies, on peut faire comme ci-contre, pour voir s'il y a de l'allumage. Après avoir lancé le moteur, pas d'étincelles, donc le fusible n° 4 coupe déjà au moins l'allumage.
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On contrôle aussi que l'injection est bien passivée.
On retire une fiche d'un injecteur, en poussant sur l'agrafe de fixation avant de tirer sur la fiche.
Puis on met un voltmètre sur les plots de la fiche, et on lance le moteur. Pas de tension, donc pas de commande, le fusible n° 4 coupe tout le système d'alimentation du moteur.
Déjà, en mettant simplement le contact, la pompe à essence ne tourne pas, donc pas de pression d'injection. |
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Donc le fusible n° 4 coupe aussi complètement l'alimentation en essence du moteur. |
Prise des compressions.
La prise de compression se fait moteur chaud, et batterie bien chargée. Un petit tour de patelin à moto est l'idéal pour mettre le moteur à température.
On passive l'injection et l'allumage en retirant le fusible n° 4 alimentant le système Motronic.
On retire les deux bougies.
On choisit le bon flexible pour brancher le compressiomètre sur le cylindre, en comparant son filetage avec une des bougies. |
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Après avoir sélectionné le bon flexible, on le visse à la main dans le puis de bougie, suffisamment fort pour que le joint torique du flexible assure l'étanchéité de la mesure. On peut huiler d'une goutte d'huile moteur son filetage pour parfaire l'étanchéité.
Et on clipse le compressiomètre sur le flexible.
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On met à zéro la mémoire du Mityvac, et on sélectionne le cylindre n° 1 sur l'afficheur.
On met le contact, et on lance le démarreur, sans toucher à la poignée de gaz.
Le compressiomètre affiche alors en grand la valeur courante, et en petit en bas à droite la valeur maxi atteinte. C'est cette valeur qui est retenue en mémoire pour ce cylindre n° 1 ( 9.20 bar dans ce cas ). |
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On purge par le clapet de décharge la pression d'air maintenue dans le compressiomètre avant de le débrancher (petit bouton poussoir à droite sous l'afficheur).
On équipe l'autre cylindre, on affiche le cylindre n°2 sur le testeur, et on reprend la mesure sur ce cylindre.
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Au final, pour ma moto, j'ai comme mesure des compressions :
- 9.20 bars sur le cylindre de droite.
- 9.00 bars sur le cylindre de gauche.
Le manuel d'atelier donne comme valeurs de compressions:
Valeur des compressions: |
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Supérieur à 10 bar = |
bonne |
de 8.5 à 10 bars = |
normale |
inférieur à 8.5 bars = |
mauvaise |
Mon moteur est donc bon, mais je ne sais pas si cette différence de 0.2 bars entre cylindre est normal, car il n'y a rien là dessus dans le manuel.
Rappel des jeux & couples de serrage: |
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Couple de serrage bougies: |
20Nm. |
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